« Je fais partie de l’opposition qui s’appelle la vie. »
Honoré de Balzac
Posted in Arsenal, tagged Honoré de Balzac on 27 février 2013| Leave a Comment »
Posted in L'école buissonnière, tagged Jules Barbey d'Aurevilly, L'Ensorcelée on 19 février 2013| Leave a Comment »
« Qui ne sait ce charme des landes?… Il n’y a peut-être que les paysages maritimes, la mer et ses grèves, qui aient un caractère aussi expressif et qui vous émeuvent davantage. Elles sont comme les lambeaux, laissés sur le sol, d’une poésie primitive et sauvage que la main et la herse de l’homme ont déchirée. Haillons sacrés qui disparaîtront au premier jour sous le souffle de l’industrialisme moderne ; car notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que de l’âme humaine. Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme, qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied pour rêver, comme le héron sur ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la civilisation et du progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions comme celle qui vont faire le sujet de cette histoire, si la sagesse de notre temps veut bien nous permettre de la raconter. »
Jules Barbey d’Aurevilly (1806-1889),
L’Ensorcelée (1854)
Né en 1969, Christophe Van Rossom enseigne à Bruxelles et ailleurs. On dit parfois de lui qu’il est poète et essayiste. S’il lui était donné de choisir, il préférerait le terme plus légitime d’écrivain, ou de lecteur, selon que l’ombre est plus moins trouée de lumière. Il faut s’efforcer de formuler ce que l’on fait, ce que l’on est, ce que l’on veut, pour mieux connaître où l’on va.