Les villes ne sont plus des villes. De plus en plus, elles se donnent pour de vastes parcs d’attractions, multipliant les animations, licites ou non, faisant foisonner les espaces de convivialité contrainte et les jours et les heures festifs.
Les badauds, las de résister, se prêtent assez vite à ces fééries pauvres. Tout est prévu pour distraire et attirer. Les vestiaires à discernement abondent. Accueillir le néant de façon décontractée relève de cette nov-éthique de l’échangisme citoyen.
Roger Caillois a décrit dans une prose merveilleuse les subterfuges dont use la nature pour parvenir à ses fins prédatrices. La forme adéquate, la couleur requise, l’odeur correcte, l’illusion pure, et nous voilà piégés, dévorés, déjà digérés. Des bouses en puissance, en somme.