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Archive for novembre 2012

Borges, de loin – de Christian Garcin[1]

  

Il y a, à Adrogué, « une vaste demeure à l’odeur de chèvrefeuille, entourée d’un long mur rose », comme il y a une bibliothèque, celle du père – bibliothèque dont on ne sort sans doute jamais. Il y a Jorge Luis Borges, et il y a l’autre, sur qui l’on écrivit et ne cesse d’écrire, que l’on reçut, honora et continue d’honorer comme l’auteur d’une des œuvres majeures du siècle dernier. Celui qui est devenu à son tour personnage de fictions[2] et prétexte à légendes. Il y aussi un tigre qui traverse toute une vie, quelques regrets discrets, pudiques, et d’infinis jeux d’échos, de miroirs, de correspondances, le tout composant un vaste dédale ironique et érudit.

Afin de ne pas répéter, afin de ne pas s’empêtrer dans des commentaires, stériles ou décevants, Christian Garcin a choisi plutôt de s’établir dans la distance propre à l’admiration, c’est-à-dire dans le jeu. Plutôt que de parler de Borges, ou sur l’œuvre de Borges, fasciné par le mur rose auquel toute sa vie l’Argentin resta attaché, il préfère rôder autour et alentour. Appuyer ou souligner les mystères, les flous, les légendes. Mais aussi, principe de la collection oblige, rappeler les raisons personnelles de son goût pour l’auteur des Fictions. Cela aurait pu être Kafka, sûrement ; cela aurait pu mieux encore être Faulkner (traité par ailleurs merveilleusement par Pierre Bergounioux dans la même collection) ; mais c’est la figure de Borges qui a surgi, finalement, comme une évidence, pour désigner l’autre nom peut-être de la littérature au XXème siècle. (suite…)

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« Ni Jean de La Fontaine, ni Claude Lévi-Strauss ne se sont astreints à recopier servilement les textes sources des contes qu’ils multipliaient. Ni, à strictement parler, ils ne les ont traduits. Ils ont procuré une forme plus pure aux histoires qu’ils avaient recensées et aimaient. »

Pascal Quignard

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« J’ai quelque part acquis la conviction que si l’on manque sa nuit, jamais on ne trouvera d’autre chance d’atteindre dans la vie au bonheur suprême. »

Yukio Mishima

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« Si aucune goutte de sang n’est jamais tombée de la déchirure d’une page où est décrit le corps d’un personnage, ni celle où est racontée un incendie n’a jamais brûlé personne, si le mot sang n’est pas du sang, si le mot feu n’est pas le feu, si la description est impuissante à reproduire les choses et dit toujours d’autres objets que les objets que nous percevons autour de nous, les mots possèdent par contre ce prodigieux pouvoir de rapprocher et de confronter ce qui, sans eux, resterait épars. »

Claude Simon

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« L’homme ne peut se dégager du cercle magique du jeu qu’en levant les yeux vers le Suprême. Avec la conception logique des choses, il ne va pas assez loin. Lorsque la pensée humaine est maîtresse de tous les trésors de l’esprit et qu’elle éprouve toute la splendeur de ses facultés, elle trouve encore au fond de tout jugement sérieux un reste problématique. Nul  énoncé d’un jugement décisif n’est reconnu comme tout à fait concluant dans la conscience personnelle. À ce point où le jugement chancelle, s’évanouit le sentiment du sérieux absolu. Au lieu du Tout est vanité millénaire, un Tout est jeu, d’un accent un peu plus positif, s’impose peut-être alors. »

Johan Huizinga

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« Il faut avoir le courage et l’opiniâtreté de présenter au spectateur ce qu’il ne sait pas qu’il désire. »

Jean Vilar

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« Apporte les bons, les nombreux chevaux, grâce auxquels je pourrai en récitant imaginer des énigmes. Puissions-nous par des voies aisées traverser tous les chemins difficiles, trouver aujourd’hui même un gué menant au large! »

Ŗk-Samhitā, X.113.10

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