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Archive for décembre 2014

« Il n’y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu’un qui voit le même monde que nous. C’est comme apprendre que l’on n’était pas fou. (…) Parler sans fin de ce qui se dérobe sans fin est une jouissance en regard de laquelle toutes les autres ne sont rien. Rencontrer quelqu’un, le rencontrer vraiment – et non simplement bavarder comme si personne ne devait mourir un jour –, est une chose infiniment rare. La substance inaltérable de l’amour est l’intelligence partagée de la vie. »

Christian Bobin

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« Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose. »

Sigmund Freud

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L’énigme ne quête aucun dénouement : elle conduit à un vertige accru et redouble en nous les questions. Le sens est une fiction. Toujours. Il n’est pas davantage de but que de sens dernier. Mais la fiction est cette construction qui ouvre à la possibilité d’un sens. Rencontrer autrui sur la signification d’un texte, d’une phrase, d’un mot, relève du miracle. Mais ce miracle est probable.

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« Celui qui cherche (en sanskrit shamana, en grec zètès) quitte son épouse, son fils, la cour, la cité, entre dans la forêt des pins et y erre pour l’éternité, dans la frustration perpétuelle de son désir. »

Pascal Quignard

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« Chaque oeuvre véritable repense tout ce qui a parlé, réanime tout ce qui s’est essoufflé, étouffé, refoulé, étranglé et éteint. »

Pascal Quignard

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« Le penseur vit pour le plaisir non seulement d’une recherche sans foi, mais d’une quête sans cause. En ce sens le penseur est le contraire d’un intellectuel. Interrogation pure (sans savoir, sans engagement, sans idéal, sans opinion, sans croyance, sans mission, sans accréditation, sans autorisation, sans gage ni salaire, sans patrie.) »

Pascal Quignard

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« – N’était Nietzsche, qui reconnut la lecture une faculté particulière de rumination, on ne voit pas que, dans l’époque moderne, on ait fait grand cas du petit nombre de ceux qui n’auront pas été attelés à la noria des terreurs. Ce pas de côté – replacer le symbolique, la reconnaissance de ses opérations et de leurs effets au centre, l’anthropologie et l’épistémologie modernes y invitent. Cela permettrait de laïciser, sans condescendance aucune, sans mépris comme sans illusions, et l’économie et la politique ; de les reconnaître ce qu’elles sont : des arts relatifs de faire avec l’inévitable. – Rien qui permette d’en attendre les félicités sucrées auxquelles béent leurs prosélytes.

Le premier effet de ce déplacement des centres serait de permettre aux hommes d’enregistrer ce qu’ils sont sans emphase. Et, qui sait, peut-être auraient-ils à attendre davantage d’incertitudes rouvertes en conscience touchant leurs possibles, après tant de vérités assénées par des raisons closes sur leur principe, jalouse à ce point de leur unilatéralité ?

Vous n’y pensez pas ! – Des peintres, des poètes, des musiciens – prétendre aller à l’essence humaine ! – Quand nous avons tant de techniciens à la manœuvre, dirigeant la guerre et la paix ! Tant de politiciens et de calculateurs veillant nuit et jour à la continuité de la machinerie !

Comparez le sérieux, la nécessité, l’urgence, la noblesse des deux postulations – voyez de quel côté pencherait la balance.

Bien faible serait le nombre de ceux qui oseraient reconnaître l’existence humaine une fête et un jeu. »

Jean-Paul Michel,

« Introduire un peu d’art dans nos sentiments »,

WILLIAM BLAKE & CO. ÉDIT., Bordeaux, 2014.

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