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Archive for décembre 2012

Il y a un art de la joie comme il est un art de la fugue. Peut-être est-ce le même.

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« Je me suis souvenu d’Horace qui continue d’être pour moi le plus mystérieux des poètes car ses strophes s’arrêtent sans finir et sont aussi sans rapport entre elles. Il n’est pas impossible que son esprit classique se soit délibérément abstenu de l’emphase. Je relis ce qui précède et je constate avec une sorte de mélancolie douce-amère que tout au monde me ramène à une citation ou à un livre. »

Jorge Luis Borges

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« James, avant de laisser voir ce qu’il est, c’est-à-dire un hôte résigné et ironique de l’Enfer, court le risque de passer pour un romancier mondain, particulièrement incolore. La lecture entamée, certaines ambiguïtés, certains détails anodins nous gênent ; au bout de quelques pages, nous comprenons que ces négligences voulues enrichissent le livre. Il ne s’agit pas, bien entendu, du simple flou des symbolistes, dont les imprécisions, à force d’éluder toute signification, peuvent vouloir dire n’importe quoi. Il s’agit de l’omission volontaire d’une partie du roman, ce qui nous permet de l’interpréter d’une manière ou d’une autre ; toutes deux préméditées par l’auteur, toutes deux précises. »

Jorge Luis Borges

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Thierry Horguelin s’entretiendra avec Christophe Van Rossom, à l’occasion de la publication, aux éditions de La Lettre volée, de son dernier livre, intitulé Le rire de Démocrite.

Démocrite et Protagoras, par Salvator Rosa

Tous les lecteurs le savent : nos bibliothèques forment des labyrinthes à notre image. Ce ne sont point de froids conservatoires mais des organismes vivants, à l’instar des auteurs qui les peuplent et avec lesquels se noue un dialogue imaginaire à peu près continu.

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Sur la poésie, aujourd’hui

Trialogue

 

Dans une lettre adressée à sa femme en 1779, Sade écrit : « Que veux-tu que l’on fasse sans livres ? Il faut être entouré de livres pour travailler, sinon on ne peut faire que des contes de fées, et je n’ai pas cet esprit-là. » Le poète non plus sans doute n’a guère cet esprit-là, pas davantage qu’il n’écrit la tête errant entre les nuages. Pas un poète, digne de ce nom, qui ne soit un remarquable lecteur. Quel rôle joue la Bibliothèque dans votre travail quotidien, dans l’élaboration de vos poèmes ?

 

Jean-Paul Michel – Rien comme un livre n’appelle un livre en réponse. La Bibliothèque, c’est « le corps certain », la jauge. Elle atteste la sédimentation, irrécusable, de tant d’« impossible », pourtant là, précisément actualisé. La Bibliothèque fait obligation à l’auteur de tenir devant l’éclat des Phares. Elle est l’incitamentum d’un grand nombre de mouvements d’écriture, appelés avec nécessité comme autant de « réponses » qu’il nous est expressément enjoint d’apporter à notre tour, notre moment, sur la longueur d’onde unique de retentissement de l’expérience qui peut vibrer dans une voix. N’était la Bibliothèque, la « niaiserie affairée », qui est, dit Kant, « le caractère de notre espèce », l’emporterait sans rencontrer bien grande résistance. (suite…)

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