Feeds:
Articles
Commentaires

Posts Tagged ‘Annie Le Brun’

« Il manque quelque chose à l’homme qui ne s’est jamais senti éperdu. »

Roger Caillois,

Le Fleuve Alphée (1978)

Read Full Post »

Sur la poésie, aujourd’hui

Trialogue

 

Dans une lettre adressée à sa femme en 1779, Sade écrit : « Que veux-tu que l’on fasse sans livres ? Il faut être entouré de livres pour travailler, sinon on ne peut faire que des contes de fées, et je n’ai pas cet esprit-là. » Le poète non plus sans doute n’a guère cet esprit-là, pas davantage qu’il n’écrit la tête errant entre les nuages. Pas un poète, digne de ce nom, qui ne soit un remarquable lecteur. Quel rôle joue la Bibliothèque dans votre travail quotidien, dans l’élaboration de vos poèmes ?

 

Jean-Paul Michel – Rien comme un livre n’appelle un livre en réponse. La Bibliothèque, c’est « le corps certain », la jauge. Elle atteste la sédimentation, irrécusable, de tant d’« impossible », pourtant là, précisément actualisé. La Bibliothèque fait obligation à l’auteur de tenir devant l’éclat des Phares. Elle est l’incitamentum d’un grand nombre de mouvements d’écriture, appelés avec nécessité comme autant de « réponses » qu’il nous est expressément enjoint d’apporter à notre tour, notre moment, sur la longueur d’onde unique de retentissement de l’expérience qui peut vibrer dans une voix. N’était la Bibliothèque, la « niaiserie affairée », qui est, dit Kant, « le caractère de notre espèce », l’emporterait sans rencontrer bien grande résistance. (suite…)

Read Full Post »

« Je sais, l’increvable soleil de la médiocrité n’a pas fini de fasciner. Mais, s’il est un moyen d’y échapper, voire de le combattre, ne serait-ce pas de commencer à regarder ailleurs et autrement? »

Annie Le Brun

Read Full Post »

« Dans les bourses en cuir sombre de ce qui ne compte pas, la grande convergence se fait étoile. »

Annie Le Brun

Read Full Post »

Ultima coda, de Jacques Crickillon, L’arbre à Paroles, Amay, 2008.


On paie cher d’être immortel, écrit Nietzsche dans Ecce Homo : pour cela il faut mourir plusieurs fois de son vivant.

Contrairement à ce que son éditeur avance, Ultima coda n’est pas le dernier livre du poète de Kénalon, pas davantage que ne l’était le somptueux Phase terminale, ouvrage d’artiste copublié sous coffret par l’Académie et les éditions du Taillis-Pré.

Ce qui est exact en revanche, c’est que, l’époque médiocre avançant vers un désastre que Crickillon n’a cessé de dénoncer avec une vigueur sans pareille depuis des décennies, chaque livre de poésie offert au monde est une épreuve terrible. Pire : une forme d’ordalie athée. Il est la traversée d’un feu froid : celui d’une indifférence généralisée aux notions autrefois sacrées de souci d’élévation et de beauté. De souci d’art. (suite…)

Read Full Post »


Le monde est vicieux,

Tu dis ? Tu t’étonnes ?

Vis ! et laisse au feu

L’obscure infortune…

Arthur Rimbaud, Age d’Or

Au nom de qui ou de quoi devrais-je aimer ceux qui se mirent dans l’abîme?

Ceci est rien moins qu’une déclaration d’intention cynique.

Quelques cailloux suffisent pour fonder. (suite…)

Read Full Post »