« Il y a vraiment des soirs où l’on est au bout de sa vie et où l’on pense à ces étranges « calli » de Venise, qui ont l’air d’être des impasses et qui se continuent par quelque stratagème d’architecture ou de voirie. »
Henri de Régnier
Posted in Arsenal, tagged calle, Henri de Régnier, impasse, stratagème, Venise on 15 novembre 2017| Leave a Comment »
« Il y a vraiment des soirs où l’on est au bout de sa vie et où l’on pense à ces étranges « calli » de Venise, qui ont l’air d’être des impasses et qui se continuent par quelque stratagème d’architecture ou de voirie. »
Henri de Régnier
Posted in Mauvaises pensées, tagged athée, Bible, Dante Alighieri, démocratie, disvicinare, Emmanuel, enfer, Gros Animal, Messie, néolithique, Neandertal, Nimroud, Palmyre, Paradis, pharaon, Purgatoire, pyramide, Roi Mage, Saint-Pierre, tragique, Venise on 18 mai 2017| Leave a Comment »
Je nomme politique la déchéance de la morale individuelle. Au mieux, la politique ne propose qu’un pis-aller asservi à l’oligarchie ploutocratique. La démocratie est devenue son prête-nom. Dans l’abondance des images fallacieuses, une vérité invisible se distingue nettement.
Auréolé de la transparence lumineuse d’une pyramide de verre, un jeune pharaon est aujourd’hui sacré. Sous des caméras serviles, sous des hourras dûment échantillonnés. Toute symbolique véritable foulée au pied, un spectacle américanisé épouse les espérances grimées le temps d’une fête vaine. Suivent des nominations de pacotille. Les bourses mondiales sont rassurées. Ça va, l’Appelé veille. Dans la Bible, Emmanuel désigne le Messie. Nous pouvons nous rendormir. La France est sauve ; la machine Europe va redémarrer.
Il n’y a plus d’élection ; il n’est pas d’Élu. Cessons de croire ; abandonnons cela aux barbares qui rêvent de planter leur drapeau sur le dôme de Saint-Pierre. Les massacres sont là, ils viennent. La démographie parle à voix criante. L’abâtardissement de l’éducation en Occident connaît son point de non-retour.
La géopolitique se reconfigurant à vitesse folle, l’Europe méritait mieux qu’un emplâtre sur une jambe de bois. L’Arabie saoudite veille sur les droits de la femme. Poutine esquisse la lame d’un sourire. Il règne sur le monde. Erdogan et lui sont convenus du sort de l’Ukraine. Avec l’Iran, ils règnent sur la Syrie désormais. La Chine sereine arbitre de toute éternité. L’Union européenne agonise, cependant que l’OTAN implose. À nouveau, les pays baltes ont peur. La Grèce pleure. Les Britanniques se souviennent qu’ils sont une île. De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis ont sorti, canard obscène, leur ultime Atout, sachant pertinemment qu’ils n’ont plus aucun jeu en mains – tandis que, dans un clip aseptisé, le Président sorti, cheveux grisonnants, est apparu en Roi Mage pour prononcer en français le slogan salvateur.
Posted in Arsenal, tagged Discours de la Servitude volontaire, Etienne de La Boétie, liberté, Vénitiens, Venise on 24 février 2014| Leave a Comment »
« Qui verrait les Vénitiens, une poignée de gens vivant si librement que le plus méchant d’entre eux ne voudrait pas être roi de tous, ainsi nés et nourris qu’ils ne reconnaissent point d’autre ambition sinon à qui mieux avisera et plus soigneusement prendra garde à entretenir la liberté, ainsi appris et faits dès le berceau qu’ils ne prendraient point tout le reste des félicités de la terre pour perdre le moindre de leur franchise ; qui aura vu, dis-je, ces personnages-là, et au partir de là s’en ira aux terres de celui que nous appelons Grand Seigneur, voyant là des gens qui ne veulent être nés que pour le servir et qui pour maintenir sa puissance abandonnent leur vie, penserait-il que ceux-là et les autres eussent un même naturel, ou plutôt s’il n’estimerait pas que, sortant d’une cité d’hommes, il est entré dans un parc de bêtes ? »
Étienne de la Boétie
Discours de la Servitude volontaire (1548)
Posted in Macles, tagged Abdère, Antilogies, Cannaregio, Corax, Démocrite, De lingua latina, De Rerum Natura, djihâd, Eschyle, Gorgias, Héraclite, Hwarang, Jacopo Robusti, Jean Racine, Juvénal, La Lettre volée, La Mothe le Vayer, Marc-Aurèle, Martial, Molière, Napoléon, Protagoras, San Geminiano, Varron, Venise, Xénophane on 30 octobre 2013| Leave a Comment »
Aux mânes de Corax.
À Xénophane, seigneur des solutions improbables. Nous cuirons les anguilles dans l’eau froide, oui, mon maître.
Au rire de Démocrite devant la crasse, les crânes et les carcasses, les robes, les bijoux et les parfums. À sa barbe hirsute aux marges des remparts d’Abdère. Au vide, qu’il voit. Aux atomes, qui l’enchantent.
À la violence aristocratique du verbe d’Eschyle ; à ses arrêts ; à la sainte terreur qui préside. Je rends grâce à la parole imprécatoire. Peut-être les éphémères ne méritaient-ils pas le feu, en effet. Mais méritaient-ils la sanction de l’espoir ? (suite…)