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Archive for juillet 2012

 

(La torchère)

Il n’est pas de sagesse, il n’est qu’un chemin. Un chemin esseulé. Dans l’écart, la poésie le désigne ou, plus exactement, le fait surgir par chaque mot, chaque image, chaque couleur.

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Le noir perfore le noir. On n’écrit pas à l’encre blanche.

Lorsque, nouvel Ecclésiaste, Crickillon médite le temps, la mort, la vanité, un arc noir est brandi, une flèche sombre encochée. La force de qui les manipule en revanche est neuve et tout innervée d’une énergie créatrice souveraine.

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On quitte l’enfance lorsque l’on se met à parler. On la quitte irrémédiablement lorsqu’on commence à écrire. Avant, on griffonne, on dessine. Les traits, les couleurs et les formes constituent notre premier langage. Nous cherchons à nommer ce qui nous coupe de ce que nous désirerions être ou avoir. Il y a un regret mal circonscrit : le trou noir dont tout procède, dont nous procédons. L’écriture cherche l’amont et l’amont de l’amont.

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(suite…)

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Sir Thomas Browne (1605-1682) est un des plus grands prosateurs de langue anglaise. Il appartient au nombre de ceux que Pascal Quignard appellerait les antiquaires. Médecin et théologien d’une érudition vertigineuse, il tente élégamment de faire en sorte que l’esprit renaissant colore encore un peu une Angleterre qui, derrière les rideaux du puritanisme, s’affirme de plus en plus pragmatique et affairiste. Ceux qui arpentent les labyrinthes du Temps n’appartiennent pas. Ne cèdent à personne. Les livres dont ils s’entourent sont le gage d’une existence passionnée. (suite…)

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À la faveur des premiers beaux jours de deux mille douze, est paru à Montréal, à l’enseigne de L’Oie de Cravan (Les Oies de Cravan naissent des mâts pourris des navires perdus au golfe du Mexique, écrivait Scutenaire), un singulier spicilège. D’une modestie et d’une subtilité inverse à leur modèle homonymique, ces Choses vues, épinglées par Thierry Horguelin, appellent l’attention. Relevant à la fois de ce que les Britanniques nomment humor et d’un goût encyclopédique pour le minuscule, l’étrange, la folie ou le cocasse, voici une anthologie de faits d’autant plus improbables que parfaitement avérés. Les amateurs de prose brève, à la Félix Fénéon, seront aux anges – surtout s’ils se trouvent par ailleurs lecteurs de Pérec et de ses listes. (suite…)

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« Qu’une hypothèse fausse soit parfois préférable à une hypothèse exacte, la liberté humaine en est la preuve. L’homme est, sans aucun doute, non libre. Mais il faut une étude très profonde de la philosophie pour ne pas se laisser égarer par une telle intuition. À peine un homme sur mille dispose du temps et de la patience nécessaires, et de ces centaines, un seul à peine en possède l’esprit. C’est pourquoi la liberté est la conception la plus commode, et restera à l’avenir la plus courante, tant les apparences lui sont favorables. »

Lichtenberg

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« La possession est la condition préalable de tout art dramatique. »

Friedrich Nietzsche

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« Ceux qui ont parlé latin en se servant correctement du vocabulaire n’ont pas voulu qu’humanitas soit ce qu’on pense couramment, appelé en grec φιλανθρωπια, qui indique une sorte d’affabilité et de bienveillance envers tous les hommes indistinctement, mais ils ont appelé humanitas à peu près ce que les Grecs nomment παιδεια, que nous disons nous « instruction et formation aux belles lettres ». Ceux qui le désirent et le recherchent sans affectation sont bien les plus humains. En effet, le souci et l’enseignement de cette science n’appartiennent qu’à l’homme, seul entre tous les êtres vivants, c’est pourquoi elle a été appelée humanité (humanitas). »

Aulu-Gelle

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