Christophe Van Rossom prononcera une conférence intitulée :
W. G. Sebald
Portrait du promeneur mélancolique
Printemps 1944. L’Allemagne nazie connaît ses dernières heures et se trouve sur le point de subir les vagues répétées de bombardements sans précédent. C’est dans ce contexte d’apocalypse que naît Winfried Georg Maximilian Sebald. Toute sa vie, il abominera son premier prénom, au point de le réduire à une énigmatique initiale, préférant de loin se faire appeler Max par ses proches et par ses amis.
Il est vrai que Sebald ne tardera pas à quitter un pays dont il estime qu’il n’a pas osé poser le regard qui s’imposait sur l’abjecte dictature dont il sort et sur la façon dont elle a affectée l’ensemble de la société allemande. Il y a en effet à ses yeux comme une conspiration du silence, une amnésie sélective qui paraît frapper la majorité de ses contemporains à l’égard des années noires de leur histoire récente. Sebald choisit donc l’exil intellectuel et s’installe bientôt à Norwich, en Angleterre, où il enseignera d’ailleurs tout le reste de sa vie – Kafka, Walser, Bernhard, par exemple. (suite…)