Lorsqu’un grand ami meurt, on n’écrit plus tout à fait de la même façon. Nos phrases s’adressent en priorité à lui. L’on s’efforce de ne pas trahir une exigence, des valeurs, une voix, et de demeurer, mais autrement, dans l’intense de l’échange. Montaigne, que Cels servit si justement, n’aurait pas composé ses Essais sous la même forme, n’était la mort brutale d’Étienne de la Boétie. La sacra conversazione continue, amplifiée. Il suffit de lire, d’écouter – et de continuer de répondre. Le combat contre l’inominabile attuale doit être poursuivi. Chambre de la Signature, il me semble discerner un visage de plus dans la grande fresque semi-circulaire de Raphaël. J’en suis encouragé.
Posts Tagged ‘Etienne de La Boétie’
Posted in Nulla dies sine linea, tagged Chambre de la signature, Essais, Etienne de La Boétie, l'inominabile attuale, Montaigne, Raphaël, sacra conversazione on 14 mars 2018| Leave a Comment »
Mauvaise pensée
Posted in Macles, Mauvaises pensées, tagged Etienne de La Boétie, TERREUR on 5 octobre 2017| Leave a Comment »
Le monde bascule ; cette évidence hurle. Nous poursuivons nuque courbée à pousser nos wagonnets dans la mine.
S’opposer, à nouveau, à la TERREUR, s’imposant.
J’appelle l’intelligence à lire entre les lignes, à voir au-delà de ce que le regard premier suggère.
Nous disposons de mille armes contre l’Ennemi, mais nous sommes trop lâches pour nous initier à manipuler la moins complexe d’entre elles.
Qu’une fois au moins, l’avenir, si proche, ne donne pas entièrement raison aux exactes fulgurances d’Étienne de la Boétie.
De dignitate
Posted in Macles, tagged Boèce, Bruno, Etienne de La Boétie, Giacomo Casanova, Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, Jean Cavaillès, Jean-Paul Michel, Jules César Vanini, Marcel Moreau, Montaigne, Théophile de Viau on 6 juin 2016| Leave a Comment »
Pour Marcel Moreau, Buveur de Déluges
Il n’est pas de révolte statique. Tout rythme est un commencement de révolte. Nous avons perdu non seulement tout sens de la réalité, mais, ce qui est plus grave, nous ne reconnaissons plus sa musique. Je parle de la réalité saignante, désirante, imaginante, jouante, jouissante.
Lorsque les idées deviennent générales, communes, je veux dire communément partagées, c’est-à-dire vulgaires, et qu’elle ne se composent que de clichés bien-pensants qui piaffent d’impatience au désir frauduleux de se calcifier en règles, en règlements, sinon en lois, voire en sacrements, FUIS. Fuis l’homme qui les porte à plus forte raison s’il les colporte.
Ne te laisse jamais cerner ou miner. (suite…)
Liberté de Venise
Posted in Arsenal, tagged Discours de la Servitude volontaire, Etienne de La Boétie, liberté, Vénitiens, Venise on 24 février 2014| Leave a Comment »
« Qui verrait les Vénitiens, une poignée de gens vivant si librement que le plus méchant d’entre eux ne voudrait pas être roi de tous, ainsi nés et nourris qu’ils ne reconnaissent point d’autre ambition sinon à qui mieux avisera et plus soigneusement prendra garde à entretenir la liberté, ainsi appris et faits dès le berceau qu’ils ne prendraient point tout le reste des félicités de la terre pour perdre le moindre de leur franchise ; qui aura vu, dis-je, ces personnages-là, et au partir de là s’en ira aux terres de celui que nous appelons Grand Seigneur, voyant là des gens qui ne veulent être nés que pour le servir et qui pour maintenir sa puissance abandonnent leur vie, penserait-il que ceux-là et les autres eussent un même naturel, ou plutôt s’il n’estimerait pas que, sortant d’une cité d’hommes, il est entré dans un parc de bêtes ? »
Étienne de la Boétie
Discours de la Servitude volontaire (1548)
Posted in Arsenal, tagged Etienne de La Boétie on 23 février 2011| Leave a Comment »