Jean Rustin, Autoportrait ou homme tenant son sexe, 1995.
Les Égyptiens ne pouvaient concevoir de représenter Isis sans voile. Il est des choses qui doivent demeurer secrètes, dissimulées, cryptées. La grande figuration déchire les tables de la loi. Aucun interdit ne lui résiste. Soudain, Rustin quitte l’abstraction rassurante et le bruit des couleurs. Il se sent tenu de montrer ce que nous sommes. Nulle nudité n’est plus nue que dans ses tableaux. C’est le cru affolant du réel, sans fard. C’est l’espace glacé de la plus irrémédiable solitude. Nous touchons nos sexes pour nous rassurer. Nous cherchons dans des trous et des ombres de quoi fuir la lumière implacable. Le gris, en ses innombrables timbres, ne ment pas. Les coins sont sans issue.
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