Tout est tellement étanche et prévisible.
Les petites saletés qui font les guerres ; le plaisir de blesser la chair et l’âme ; l’abjection polymorphe des bourreaux protéiformes ; les néo-nomothètes du Bonheur, du Bien et du Vrai. Ah! les imbéciles qui jubilent d’avoir gagné ; ah! le détestable on des hordes grégaires, leurs certitudes bovines et leur babillage chafouin ou tapageur! Ah! les misérables ménestrels qui mélodisent leur marche vers le rien!
Notre faiblesse devant cela. La nôtre, oui, car, comprenez-vous, Dieu n’a pas le Temps.
Que peut le plus digne des renards devant une forêt de bulldozers?
Il est enragé.
Jacques Crickillon, dans Babylone demain : « Le Monde est ce qu’il a fait de toi. »
Tout de même, j’aurai lu quelques livres, vu la Beauté & la Justice dont les Rares sont capables. J’aurai aimé. On n’aime jamais assez, souvent trop, parfois qui l’on ne devrait pas. Tout de même, j’aurai adoré le Temps. Compris au moins cela.
Et la conscience qui s’acharne. Elle parle haut ou susurre : Pourquoi, pauvre fou?
Ô le nombre des lâches, des renonçants et des silencieux qui rendent les catastrophes possibles!
Doit-on vraiment redouter de quitter tout cela?
Cette attente vaine devant le brasero des miradors?
Ce guet à la lisière des mondes?
Ce combat obstiné quand tu sais que tous périssent quand même ils n’appellent pas la mort sur eux?
© Christophe Van Rossom, Armes & bagages, inédit.
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