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Archive for 16 octobre 2015

Rêve abstrus d’un séjour d’études à l’étranger, en un pays où soudain des Nazis prennent le pouvoir.  Mes souvenirs me trouvent nu sous une douche commune, dans une étrange maison moderne. J’y ai pris – à quel titre? –  la défense des intérêts de son propriétaire – mes cousins sont là ; la maison à des allures de grand hôtel – en m’opposant à un voisin mafieux au comportement malsain et intrusif. Bientôt, la menace croissant, il me faut la fuir au travers de galeries commerciales ou de stations de métro qui m’évoquent à la fois Bruxelles, Paris et Berlin. Enfin, je trouve refuge dans une église, durant un office, mais j’y suis arrêté par un Nazi. Il m’explique avec une courtoise affectée qu’un camarade et moi devons le suivre. Je ne résiste pas – comment le pourrais-je? – mais détourne le regard d’un troisième camarade qui est parvenu à échapper à la vigilance de cette milice, pour le protéger. L’accent de l’homme qui m’emmène est alsacien et son discours se veut par trop rassurant sur mon avenir. Il me précise qu’il est végétarien, comme pour me mettre davantage à l’aise. Je suis d’ailleurs reconduit dans la belle maison, mais elle est désormais occupée par des militaires, à l’image des environs. Tandis que d’autres prisonniers et moi-même  recevons des petits carnets format carte postale où l’on peut lire des pages manuscrites mal reliées, notre tâche nous est précisée. Alors que je reconnais l’écriture de Jacques Crickillon, il nous est demandé, « quand nous en avons le temps »,  de rédiger un rapport sur le contenu de ces pages. Nous devons y chercher des preuves –  mais sans que nous  ne parvenions à saisir de quoi au juste. De retour, dans ma chambre (laquelle a été visiblement fouillée), j’ouvre un paquet contenant quelques sucreries (ce dont je ne suis pas du tout friand) en provenance de Bruxelles. Je crois comprendre qu’elles m’ont été adressées par mes parents. Sur un mot qui l’accompagne ou sur un fragment de journal, je lis cette date : 1942. L’attention impossible plus sûrement que la découverte me fait fondre en sanglots – et je m’éveille, dérouté et anxieux. Je songe aux Damnés, de Visconti, et à Paul Celan.

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