« Je ne sais rien de toi, sauf que tu ne vas pas bien et que ton esprit ne se porte guère mieux. Vous êtes deux à rester sourds à cette incroyable langue que se parlent entre eux ta tête et ton ventre lorsque tu préfères ignorer qu’elle est de ton sang et de ta chair. Cette langue-là, il ne se passe guère de jours que tu n’en sacrifies les scansions propitiatoires aux idolâtries du non-être, alors que si tu le voulais, tu pourrais écrire ce livre de ta vraie vie qui n’attend qu’un seul mot de toi pour commander à tous les autres. Tellement vrai ce livre, et tellement vivant qu’il te suffirait de l’ouvrir à n’importe quelle page, à n’importe quelle peau, pour découvrir que sans lui, tu en serais encore à te demander comment faire pour changer tes blessures en guérilla, tes lacunes en soulèvement et tes désirs les plus rageurs ou plus insensés en créativité. »
Marcel Moreau
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