Passant, Boulevard de l’Empereur, devant l’un des derniers fragments de l’enceinte qui protégeait Bruxelles autrefois, j’avise un groupe d’élèves du primaire (de deuxième ou de troisième année tout au plus), encadré par trois institutrices surarticulant leurs consignes, l’air renfrogné. L’une d’elles alors, le silence et l’ordre ayant été imposés, prend la parole et interroge ses élèves.
– Vous voyez le bâtiment-là? Qu’est-ce que c’est?
Monosyllabes et exclamations embrouillées des enfants.
– Allez, je suis sûre que quelqu’un peut me dire ce que c’est… Allez, je vous aide : il y a là des gens qui viennent pour s’amuser et qui lance des boules sur des…
Et là, la culture éternelle s’éveillant, plusieurs mioches de crier, visage libéré : « Le Bouling, Madame! Le Bouling! »
Sourire satisfait, presque hébété, de la maîtresse qui juge bon de préciser tout de même, faisant claquer l’aile de la victoire : « Non, le BoLling! »
© Christophe Van Rossom, septembre 2013.
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