Dieu seul est. Nous existons.
Il s’avère que la théologie éclaire de manière sidérante.
Nous avons été chassés du Jardin. Où davantage qu’auprès de Dieu, mais en Dieu, dans l’éternel, nous fûmes. Après quoi – après la Connaissance -, dans l’exil, il nous fallut exister.
Soit, nous tenir hors de.
Ce vieux conte mérite d’être creusé. Toute gnose réelle en procède.
La conscience ne se met qu’à balbutier alors, dans la plus originelle des mélancolies.
De la même façon que nous nous trouvons expulsés de la nuit protectrice du ventre maternel, hurlant de terreur dans le bruit et la lumière.
De la même façon que, dans l’Histoire, l’Âge de la Pierre Nouvelle chasse l’Âge de l’Ancienne, inaugurant le mal.
Comme la propriété prive de l’errance éblouie et nous offre à l’illusion de la sécurité.
Comme la religion et la guerre privent de penser et d’aller librement dans la pensée ou l’espace.
Comme le nombre dégénérant soudain nous livre au Social.
Existant, nous sommes tenus loin de la Vie, condamnés à demeurer ici. Loin de tout ce qui nous serait calme, chaleur et douceur.
Dans cet intervalle sans appel, encore nous faut-il inventer une façon de jouer avec cette expérience, convertissant notre angoisse en énergie.
Je nomme héros qui y parvient lucidement.
© Armes & bagages, à paraître.
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