Demeurer à toutes forces un individu.
S’étant divisé, sitôt que l’on s’est reproduit, on devient un dividu. Notre intégrité nous quitte. Les phéromones et les hormones ont accompli leur œuvre. Le devenir de l’espèce triomphe. Le groupe, cette tumeur, va gonfler grâce à nous. Quelques gouttes opaques rencontrant des œufs minuscules nous ont perdus.
Scholie 1 : la majeure partie des sapiens sapiens hantant cette planète ne sont plus des individus.
Scholie 2 : tous ces dividus, que la démographie exponentielle ajoute au surcroît, salissent, polluent, errent de malheur en malheur, connaissent la religion, les idéologies, la faim, la torture, l’oppression ou, dans le meilleur des cas, la bêtise et l’avachissement, le taedium vitae sous Xanax.
Scholie 3 : rares dans l’Histoire sont les lettrés, les penseurs, les écrivains résistants à s’être reproduits. Il ne serait pas inintéressant d’oser un jour recenser parmi eux les dividus des individus.
© Armes & bagages, à paraître.
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