« Le jeune Pierre Niney qui reçoit le César du meilleur acteur pour son interprétation d’Yves Saint Laurent remercie la « bienveillance profonde » des votants, « cette bienveillance tellement importante pour jouer », cette « bienveillance nécessaire ».
Depuis quand le cinéma doit-il être bienveillant?
Le cinéma n’est pas bienveillant, le cinéma ne doit surtout pas être bienveillant.
Le cinéma, ça doit être des dangers, des brûlots, de la dynamite, des pierres brûlantes avec lesquelles on essaie de jongler.
L’art, quel qu’il soit, le vrai, a toujours été le contraire de la bienveillance.
Pour être utile, l’art doit être dangereux.
Comme l’art de ce jeune funambule que j’ai vu s’écraser sous les yeux de son père place Voltaire à Châteauroux quand j’étais jeune.
Les artistes sont tous des gens de cirque.
Et leur art, c’est un cheminement qui commence par une méditation nécessaire parce qu’on sait qu’avec toutes les choses que l’on a à exprimer on va devoir aller, seul, prendre des risques dont on sera seul responsable.
Et si cette démarche doit être humainement intelligente, la bienveillance n’est pas son premier souci. Ce qui la motive, c’est avant tout la vérité.
Le cinéma doit être vrai, c’est-à-dire dangereux. »
Gérard Depardieu
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