Éric Brogniet, Christophe Van Rossom et Nicolas Rozier prendront la parole pour évoquer le projet du Tombeau pour les Rares.
Cette séance exceptionnelle se déroulera le dimanche 25 mars, de 15 à 16 heures (réservation obligatoire au 02/515-64-21 ou au 02/515-64-22)
À cette occasion, Christophe Van Rossom lira notamment quelques extraits de sa suite intitulée Baudelaire, toujours.
(…)
Baudelaire déclame contre cette charogne,
Le monde, contre les syphilisés
A la démocratie repue, contre
Les gens de lettres, qui ne sont point,
Qui ne seront jamais,
Gens de l’Être.
Dans la ville grise,
Au sein des foules qui l’enivrent,
Aux tables crispées des terrasses,
Dans les bouges rose et noir où le vice vacarme,
Il note, annote, fulmine.
Il dresse en lettres de colère datées
L’exact portrait du présent,
Le précis portrait du futur.
Il peste contre les « américanisés »
Que nous sommes. Il rêve
Au livre qui anéantirait
Toutes nos vanités.
Savoir, tuer, créer :
Seules activités respectables.
Le vin appelle.
Baudelaire a soif. La fureur
Est un sel puissant.
Partout la beauté
Crie son exil. Baudelaire
Ne se satisfait plus
Du seul panache affecté du cygne,
De l’esseulement moderne du haut dandysme.
Il veut rebâtir un théâtre de sang
Dans la déchirure exsangue du sens,
Edifier au catholicisme
Travesti le plus somptueux
Mausolée
Qui fût jamais.
Abyssal ou ascensionnel,
Il œuvre en dément
(Comme son disciple Stéphane, bientôt).
Il prie avec ferveur
Quelques maîtres suspects :
De Quincey, Poe, de Maistre,
Mais aussi quelques peintres amis :
Eugène, Constantin, Edouard.
Il sait que dans un monde
Renoncé
L’art seul
A pouvoir
Peut-être
De métamorphoser la boue
En or.
(…)
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