I
C’était les années d’université, je me souviens. Le temps était ouvert, vacant. Je voyageai beaucoup. Je lisais avec passion. Lorsque j’approchais des auditoires, c’était, le plus souvent, pour débaucher l’un ou l’autre camarade. Dehors appelait. J’aimais ce dévoiement. J’aimais les longues conversations qui suivaient, au Bois de la Cambre tout proche, ou alors dans l’un de ces vieux estaminets du cœur de la ville, peu fréquentés l’après-midi. Je ne comprenais pas que l’on pût perdre autant de temps dans la grisaille et l’odeur rance. Quatre années nous étaient offertes avant que l’on fût tenu à davantage d’obligations. Il fallait vivre. L’amertume de la bière colorait le feu des mots. En particulier, je lisais des auteurs belges, ce que la Belgique de l’époque n’encourageait nullement. Je me passionnais pour les vivants. J’écumais cette collection de poche née quelques années auparavant et qui mettait, pour la première fois, le patrimoine à la disposition des lecteurs qu’effraient les quêtes souvent déçues en bibliothèque.
Incandescences portait le numéro 10. D’emblée, le titre me retint. D’emblée, le pluriel me plut. Je dévorai Egobiographie tordue ; j’eus plus de difficultés avec les fragments de Quintes. Tout me parlait dans cette trajectoire et ce regard porté non seulement sur le chemin, mais aussi sur ses remblais et sur ses ombres. Je ne suis pas né à Boussu, en 1933 ; mes parents ne sont pas ceux de Marcel ; mais je sais ce qu’il nomme « absence totale de repères pour l’esprit » et « pur vide culturel »[1]. L’ombre appelle la lecture, en effet. Et je sais gré à l’école d’avoir encouragé mon goût pour le savoir. Il me semblait qu’en apprenant je me distinguerais progressivement, non seulement de mon milieu, mais surtout de l’assujettissement à la ressemblance. Je voyais comme une faute la pusillanimité ambiante. Ne pas vouloir aller vers soi, relevait à mes yeux d’une incompréhensible lâcheté. Le conformisme appelait ; des voies toutes tracées m’étaient aimablement désignées. Je déçus beaucoup. J’allais de mon côté vers les livres et l’espace auquel ils m’ouvraient, ne cessaient d’ouvrir.
II
Qui aime lire connaît la griffe de l’esseulement. Mais l’esseulement n’est pas la solitude. Je commençais une longue conversation avec bien des morts et quelques vivants. Leur fréquentation me construisait, me désarçonnait, m’effrayait, me réjouissait.
Personne autour de moi ne lisait Moreau. Je m’aventurai donc seul dans ses livres avec le sentiment qu’à l’instar des proses hallucinées et précises d’Arthur Rimbaud, tous procédaient d’un large projet existentiel où le tout de notre vie et de notre pensée se devait d’être malmené afin de connaître, une fois l’enfer traversé, de salubres illuminations. Il ne s’agissait pas là seulement d’une œuvre où flamboyait la langue, mais de livres où la langue flamboyante invitait à oser l’aventure de son corps et d’une parole d’autant plus incarnée qu’elle explorait, non sans risque, toutes les cavernes de l’esprit.
« C’est difficile de changer la vie, écrit ainsi Moreau, j’en sais quelque chose, il faut commencer par sauver cette vie qui est au fond de nous, et qui croupit d’analphabétisme historique : ses remous sans yeux pour voir ni mots pour les nommer. Commencer par avoir envie d’aller y regarder de plus près, en notre nature humaine et inhumaine, dans ses renfoncements antérieurs à toute logique, la vie d’avant les cadenas, d’avant ses glaciations, ses cloisonnements, ses découpages en ce qui vaut pour la connaissance et en ce qui en est la négation, dit-on. »[2]
Ecrire, c’est par conséquent inventer une parole qui dise la chair et ses troubles, ses sombres remuements, ses désirs inavoués, autant que ce que Marcel nomme, à plusieurs reprises, la bolge de nos arrière-pensées. Car si les tentatives de formatage venues de l’extérieur sont légion, il en est de pires peut-être. C’est notre apathie et notre inappétence, notre propension générale à la servitude, et la façon dont nous nous conditionnons nous-mêmes à accepter l’inacceptable pour nos esprits aussi bien que pour nos corps. La pensée radicalement athée[3] de Marcel Moreau est une grande entreprise de désensorcellement. Le décervelage cher au Père Ubu progresse partout – et avec notre approbation. Peut-être y a-t-il lieu dès lors de désapprendre, ainsi que le suggérait Henri Michaux, cet autre Belge malgré lui. Or, écrire pour tâcher de comprendre ce qui se joue au plus profond de nous-mêmes est précisément l’occasion de confronter les discours extérieurs aux nécessités intérieures, et, si besoin est, de se débarrasser des fausses révélations, des espoirs dérisoires, des idées vagues et des réconforts abstraits. « Je crois avec une ferveur accrue, affirme Moreau, que la seule aventure qui vaille est nécessairement intérieure. Que chaque homme se doit de devenir le monstre dont il possède en lui, ravagées, mutilées, maudites, toutes les composantes. En vérité, nous sommes un puzzle terrible où il n’est aucune pièce qui ne soit défigurée ou distordue par la société. À nous de le reconstituer contre elle, en lui ajoutant les éclairs fabuleux de la nuit. La chance de l’homme, c’est la liberté qu’il a de descendre si loin en soi qu’il ne peut qu’en remonter physiquement ivre et psychologiquement orgiaque. C’est sa monstruosité même. C’est aussi son honneur. »[4]
Il est frappant de constater aujourd’hui le nombre de citoyens qui se disent concernés, qui par l’environnement, qui par les droits de l’homme, qui par la cause entendue de la tolérance. Désormais, c’est le genre : on s’indigne, à tour de bras. On manifeste. On prend conscience. On dénonce tous ceux qui stigmatisent. Fort bien, mais qui, dans cette société plus engagée que jamais dans l’Histoire, pour porter encore un regard sur la part de créativité largement refoulée et d’exploration de soi, peu encouragée, sans lesquelles nulle volte-face réelle n’est imaginable ? Celui qui refuse d’analyser, celui qu’épouvante la descente en soi, celui qui fait l’économie de considérer le noir en face, celui-là ne sera jamais qu’un révolutionnaire de salon sinon pire : un idéologue soucieux, pour le bien du plus grand nombre, d’imposer ses points de vue. Moreau, les reconnaît d’ailleurs instantanément, ces péroreurs béni-ouiouistes. Leur jargon, leurs slogans, cette « nécrophonie de psittacidés faussement subversifs »[5] puent la rhétorique pauvre et inhabitée à plein nez. Leur néo-sainteté tétanise. Aux auréolés, Moreau préfère les monstres.
III
Pas de pensée sans corps ni de corps sans pensée, écrit en substance Annie Le Brun à propos du Marquis de Sade. Mais rien de tout cela, pleinement, sans effort non pour conceptualiser, mais pour formuler ce que nous sommes et ce que nous voulons. La langue du corps qui pense et de la pensée qui s’incarne est aisément identifiable. Elle bouge, saigne, palpite, sue, excrète. Elle danse souvent et tremble parfois. Elle bondit par-dessus les précipices ou plonge au contraire dans les gouffres. Elle n’est pas neutre et ne peut laisser personne indifférent. Marcel est convaincu qu’une écriture n’existe pas si elle n’est pas, violemment, saisie par le Rythme. Écrivain de l’abondance[6] s’il en est, il y revient sans cesse depuis ses premiers livres. Je songe par exemple à cette belle page des Arts viscéraux où il cherche à définir son rapport à l’écriture. « Chez moi, souligne-t-il, la métaphore est ce rapt de mots commis par un rythme qui leur veut du bien : toujours plus de sens, toujours plus de beauté. C’est ce moment infiniment subtil où le rythme qui meut le verbe règle la combinaison et la sélection des mots dans le sens de la poésie combattante. Le rythme est au verbe ce que le vent est à la horde. Tout comme le rythme peut exister sans verbe, le vent peut souffler pour personne. Mais l’un et l’autre sont seuls à pouvoir donner un sens à la vie qui participe d’eux. Ils sont le blason de tout ce qui déferle, de tout ce qui jaillit, de tout ce qui porte férocement assaut à l’impossible. »[7]
Le rythme, donc, comme expression d’une grande faim et d’une grande soif, d’une grande combattivité et d’une passion éperdue pour la beauté éperdue. Il faut que le rythme porte et soulève, défonce les convenances et révèle les béances, qu’il nous vide et nous comble, nous entraînant sans cesse au-delà de nous-mêmes, à la rencontre de ce que nous pouvons être. L’impossible n’est pas une destination, c’est une direction. Un appel, aussi, à quitter l’hébétude circulaire où tout conspire à nous plonger aujourd’hui.
La vertu de cette trépidation, qui se marque jusque dans le geste graphique lui-même, est qu’elle aggrave les blessures et élargit les fêlures, non pas pour qu’on recule devant elles mais au contraire pour qu’on se trouve saisi du désir de voir ce qu’il y a de l’autre côté. Moreau n’évoque pas sans raison une morale des épicentres. Si son écriture se révèle à ce point sismique, c’est que rien n’importe autant que d’être secoué. L’objet de cette morale n’est d’ailleurs nullement « le bonheur », concept qui lui inspire la plus expresse méfiance, mais « l’intensité »[8], que l’on peut voir à l’œuvre dans ses livres sous de multiples visages : orgie, adoration vénérienne[9], délire bachique, excès, dépense, sens du massacre, démesure verbale, autant d’occasions de fouler au pied la mort et toutes les idéologies rabougrissantes du jour. Pour l’homme des trois ivresses fondamentales – Vin, Vénus et Verbe –, il en va d’un pari d’existence où rien ne se thésaurise, où tout n’est là que pour donner et se donner en un flamenco à l’évidence mortel mais qui, à tout le moins, n’aura pas un seul instant manqué de panache. « Nous voulons bien mourir, concède-t-il, mais surfécondé de beauté, écrasé par le poids et le volume que nous aurons su donner à notre existence, à l’histoire de nos sens, élevés dans l’acuité, dans l’innommable désir de nous porter à l’insigne folie d’être soi-même, divine sans Dieu, éternelle sans l’éternité. Monde, nous pourrons sans regret quitter ce monde. »[10]
IV
Intensité, donc, mais, non moins, lucidité. Car les voix qui jaillissent du ventre et que Marcel nous apprend à écouter, ne peuvent produire leurs effets les plus nécessaires que si l’on entend « éclairer les instincts »[11]. Moreau, qui professe volontiers une défiance très large à propos des Lumières[12], n’en est pas pour autant, comme on le répète souvent, le seul amant des ténèbres. L’intelligence et l’esprit de rigueur dans l’analyse sinon dans les démonstrations ne comptent pas pour peu dans son œuvre. Même s’il s’est réclamé d’une lecture irrationnelle de la vie[13], il faut entendre que cette irrationalité n’est en aucune façon une abdication des facultés intellectuelles. C’est, bien plutôt, ce que l’on pourrait dire le refus d’une pensée technocratique ou logolâtre, pauvrement conceptuelle ou hyper-médiatique, dont il est question. La raison froide, sèche ou utilitaire, en somme, cette raison qui s’est totalement désincarnée et se trouve par là même devenue ignorante de ce qui se joue dans les replis obscurs et humides de notre chair. Celle qui entend faire de nous ses instruments, ses sujets, ses électeurs, ses consommateurs. Celle au fond, à laquelle Moreau oppose son vaste et dynamisant projet de « repossession de soi »[14].
Je ne crois pas que Marcel aille trop loin lorsqu’il avance depuis quelques livres que le grand enjeu est là. Je crois aussi le comprendre quand cet athée forcené, jusqu’aux tréfonds des nerfs, parle d’une mystique de la repossession de soi.
Quand nos démocraties paraissent sombrer dans la plus lénifiante bêtise et la mollesse la plus coupable, laquelle ne visant à rien d’autre qu’à niveler et à nous enlimacer jusqu’à nous broyer la dernière vertèbre de volonté et de singularité, reste le pari de nous affirmer, corps et parole possédés, contre ce nihilisme généralisé qu’on révère chaque jour un peu plus sous le nom de Société. Kafka proposait d’écrire pour bondir hors du rang des meurtriers ; Moreau nous enjoint quant à lui à déserter le désert social. Nous pouvons, ne cesse-t-il de répéter, demeurer des quêteurs de Sens et de Beauté. Pourvu que, par le verbe, les formes, les couleurs, la musique ou la danse[15], nous entreprenions d’approfondir la jouissance en créativité. « Un corps jouisseur, c’est très bien. Mais un corps bâtisseur dans le corps jouisseur, n’est-ce pas encore bien mieux ? »[16]
V
Il y a une conspiration de l’approbation de ce qui est, au détriment de ce qui vaut, contre laquelle il serait à l’évidence bien naïf de songer que quelque jour prochain un large mouvement de révolte se dessine. Si les printemps arabes peuvent procurer un instant l’illusion que cela bouge de l’autre côté de la Méditerranée, si l’actuelle vague constituée par ces citoyens en colère qui se proclament Indignés paraît aller dans le bon sens, force est de constater que rien n’est bien clair dans ce qui motive au plus profond tous ces hommes et ces femmes en colère, comme rien ne nous assure, surtout, qu’un changement réel s’esquisse derrière tout cela ? La révolte belge des frites, aussi pelliculaire qu’épiphénoménale, permet assez justement, à la grosse loupe, de le mesurer. On se laisse pousser la barbe ou on agite durant quelques heures une crécelle pour avoir un gouvernement, peu importe lequel ! Quant à la Tunisie, où en est-on au juste dans les promesses de changement ? Il n’est que de dresser la liste de ceux qui dirigent le pays en ce moment pour se convaincre que rien, décidément, n’est fait. L’avenir de l’Egypte, de son côté, est rien moins que solaire, d’autant que l’on sait au centre de quels enjeux religieux et idéologiques cet état se trouve placé. Et doit-on bien se réjouir du triomphe des rebelles, en Libye, avant de connaître le vrai visage des nouveaux maîtres de Tripoli, surtout quand on sait que la figure de proue de ce Conseil national de transition vient de rappeler haut et fort que son pays était avant tout musulman et que, par conséquent, la charia lui paraissait la référence suprême.
Guette toujours l’enfer des arrière-pensées avant de te réjouir trop vite, semble murmurer la voix de Marcel.
Nous devons souhaiter bien sûr que le monde change, mais pour que nos vies changent, point n’est besoin d’attendre si longtemps. Il n’est que de se dresser, de pivoter sur soi-même et d’avoir le courage de laisser monter en nous les puissances enfouies. On peut dire non à ce qui nous entrave et oui à ce qui nous soulève. Et si l’on y parvient, à condition qu’on y soit, tant soit peu, parvenu, alors seulement la main tendue vers autrui sera ferme et assurée. Alors seulement la danse vitale avec lui devient possible. Le souci ostentatoire des autres n’est souvent rien de moins que le voile que l’on tend devant sa propre misère existentielle, qui ne peut guère conduire qu’à la névrose ou à la violence.
Celui qui nomme ce qu’il est, ce qui se joue, se fait et se défait en lui, celui-là accède à un grand pouvoir. Celui-là, oui, effectue le bond hors du rang des assassins anonymes. Celui-là, oui, accède à des ressources insoupçonnées. Il ne dépend plus. Écoutant la voix de ses instincts, les affinant, les convertissant en facultés créatrices, il n’entend plus le chant morne des sirènes mortifères et se sculpte un être inassimilable et irrécupérable.
J’ai toujours lu Marcel avec la conviction que ses livres m’avaient aidé à cette prise de conscience. Désormais, j’écris et j’enseigne avec ces valeurs vitalistes innervées en moi. Curieusement, j’observe qu’elles irritent sinon fâchent, qu’elles esseulent en tout cas.
Je compte l’œuvre de Marcel Moreau au nombre des très rares qui agissent sur le corps et la pensée avec une telle efficace. Peut-être est-ce dû à son inestimable générosité, qui le porte non seulement, de livre en livre, à batailler contre le non-sens, la hideur et le conformisme, mais le conduit aussi, plus souvent qu’à son tour, à initier de fertiles correspondances, toutes destinées à faire reculer les spectres de l’apathie et du renoncement au profit d’un amour immodéré, démesuré, du possible.
Je songe aux mots qui ouvrent son dernier livre en date. Je répète avec lui, pour moi, ces lignes. Je les lis autour de moi, à mes amis, à mes étudiants. Il me semble alors que le monde se montre un peu moins inhospitalier.
« Je ne sais rien de toi, sauf que tu ne vas pas bien et que ton esprit ne se porte guère mieux. Vous êtes deux à rester sourds à cette incroyable langue que se parlent entre eux ta tête et ton ventre lorsque tu préfères ignorer qu’elle est de ton sang et de ta chair. Cette langue-là, il ne se passe guère de jours que tu n’en sacrifies les scansions propitiatoires aux idolâtries du non-être, alors que si tu le voulais, tu pourrais écrire ce livre de ta vraie vie qui n’attend qu’un seul mot de toi pour commander à tous les autres. Tellement vrai ce livre, et tellement vivant qu’il te suffirait de l’ouvrir à n’importe quelle page, à n’importe quelle peau, pour découvrir que sans lui, tu en serais encore à te demander comment faire pour changer tes blessures en guérilla, tes lacunes en soulèvement et tes désirs les plus rageurs ou plus insensés en créativité. »[17]
Septembre 2011
© Christophe Van Rossom & Revue Ah! (mars 2012)
[1] Marcel Moreau, L’ivre livre, Christian Bourgois, Paris, 1973, p.60.
[2] Marcel Moreau, Pour que le corps écrive ce que la pensée n’ose…, in Quatuors pour une autre vie, Luce Wilquin, Avin, 2004, p.59.
[3] Je ne prise guère le substantif d’athéisme. Son suffixe semble par trop l’indication de quelque certitude. L’adjectif paraît moins péremptoire, moins assuré de lui-même. A propos de l’œuvre de Moreau, ainsi que je l’ai déjà écrit, avant que Michel Onfray ne popularise cette notion imaginée par Bataille, je parlerais plus volontiers d’une athéologie, car l’athéisme dont il est question dans ses livres se donne comme une défiance généralisée non seulement à l’encontre des dieux, mais aussi envers tout ce qui vise de loin ou de près à se substituer à eux. L’athéologie, comme discours contre les entraves, en somme.
[4] Marcel Moreau, L’ivre livre, op. cit., pp.174-175.
[5] Marcel Moreau, ibid., p.258.
[6] Pour les Grecs archaïques, les Charités (que les Romains nommèrent quant à eux les Grâces) constituaient la grande trinité. Elle était composée de Thalie, Aglaé et Euphrosyne. L’Abondance qui (se) dépense sans compter, la Splendeur ruisselante et la Joie soulevante. Il y aurait une civilisation à (re)fonder sur elle.
[7] Marcel Moreau, Les arts viscéraux, L’Éther vague, Toulouse, 1991, p.55.
[8] Marcel Moreau, Corpus scripti, Denoël, Paris, 2002, p.109.
[9] Le nombre de livres que Moreau a consacrés aux femmes est propre à donner le vertige. De Sacre de la femme à Adoration de Nona, en passant par Les Tanagras, Extase pour une infante roumaine ou La jeune fille et son fou, pour ne citer que quelques titres, on peut même dire qu’il réactive le lyrisme amoureux avec une fougue et une passion qui n’ont guère d’égales aujourd’hui.
[10] Marcel Moreau, Mille voix rauques, Buchet-Chastel, Paris, 1989, p.157.
[11] Marcel Moreau, Corpus scripti, op. cit., p.137.
[12] L’une des pires injures dans sa bouche est : Cartésien ! J’en ai souvent fait les frais.
[13] Moreau a consacré à cette question tout un volume : Lecture irrationnelle de la vie, Éditions Complexe, Bruxelles, 2001.
[14] Marcel Moreau, Morale des épicentres, Denoël, Paris, 2004, p.157.
[15] Tout acte de création est avant tout un acte de création de soi.
[16] Marcel Moreau, Corpus scripti, op. cit., p.21.
[17] Marcel Moreau, La violencelliste, Denoël, Paris, 2011, p.7.
Votre commentaire