Je ne connais ni le ressentiment ni la nostalgie. Il se trouve en revanche que ma mémoire est bonne. Ayant dilapidé mon héritage chrétien durant l’adolescence, j’ai constaté que mes colères, souvent, se sont avérées justes conseillères et, de longtemps, Monte-Cristo est devenu mon maître en matière de stratégie.
Les Hwarang ouvrent nos vies à la beauté autant qu’à une sagesse martiale. L’Art de la Guerre est un art poétique. Yves Bonnefoy écrit en 1953 : « Je t’appellerai guerre et prendrai sur toi les libertés de la guerre. »
Les airs composés par le Capitaine Tobias Hume rythment mes pas. Il advient qu’au seul nom de Jean Parisot de La Valette, l’émotion m’étreigne soudain la gorge. La silhouette de Michel de Montaigne à cheval, son épée au côté, se détache sur l’ombre des temps. L’épée de Casanova rendant justice au Chevalier de Seingalt insulté est une signature. Les poings d’Arthur Rimbaud ont eux aussi écrit des Poèmes.
Sun Tzu ne quitte jamais ma poche ou ma table de chevet. Il m’apprend à vivre en rendant coup pour coup au néant ennemi. À opposer à son haleine putride le souffle soulevant du Vide. À trancher la tête du courtisan qui prend le risque de ne pas comprendre. À frapper au cœur toute adversité imbécile.
Nos bouches, nos gestes, nos attitudes se ressemblent tellement aujourd’hui. Tout est toujours si prévisible.
Je n’appartiens qu’au cercle tracé par mon sabre sur le sable que déplacent les vents.
Armes & bagages, à paraître.
Votre commentaire