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Archive for the ‘Musée imaginaire’ Category

Photogramme extrait de CES GARÇONS QUI VENAIENT DU BRÉSIL (Franklin J. Schaffner, 1978)

Dix ans après son chef-d’oeuvre intact, Franklin J. Schaffner demeure dans l’inquiétude la plus vive. La fiction, certes, manque de subtilité. Mais c’est, sans doute, parce que le réel en manque bien davantage encore. 1978 est une charnière qui permet aux plus clairvoyants de prophétiser. Laurence Olivier n’a jamais été si fragile ni si impliqué peut-être. La mise en abyme est un procédé que je trouve souvent gratuit. Il faut laisser la virtuosité aux solipsistes. J’aime les films de genre. Qu’est-ce qu’un enfant, sinon l’absolue menace? Qu’est-ce que le danger, sinon ce que le miroir répète à l’infini sans le conjurer jamais?

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Photogramme extrait de The Trail of the Octopus (1919)

Carter Holmes (Ben Wilson) découvre le culte…

« Where is Ruth Stanhope? »

Carter Holmes

The Trail of the Octopus (1919),

Ep. 4, The Hand of Wang.

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Jean Rustin - Autoportrait ou homme tenant son sexe, 1995Jean Rustin, Autoportrait ou homme tenant son sexe, 1995.

Les Égyptiens ne pouvaient concevoir de représenter Isis sans voile. Il est des choses qui doivent demeurer secrètes, dissimulées, cryptées. La grande figuration déchire les tables de la loi. Aucun interdit ne lui résiste. Soudain, Rustin quitte l’abstraction rassurante et le bruit des couleurs. Il se sent tenu de montrer ce que nous sommes. Nulle nudité n’est plus nue que dans ses tableaux. C’est le cru affolant du réel, sans fard. C’est l’espace glacé de la plus irrémédiable solitude. Nous touchons nos sexes pour nous rassurer. Nous cherchons dans des trous et des ombres de quoi fuir la lumière implacable. Le gris, en ses innombrables timbres, ne ment pas. Les coins sont sans issue.

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Artemisia Gentileschi (1593-1653), Jaël et Sisera (1620), Musée des Beaux-Arts de Budapest.

 

Le récit est limpide. Tous les mythes le sont. Artemisia Gentileschi le représente de la façon la plus troublante. Le clou et le maillet parlent, non moins que le sommeil et la résolution. Nous ne sommes pas faits pour nous entendre. Écouter est une utopie double. D’abord, parce que rien n’est dit. Ensuite, parce que nulle mélodie n’est propre à toucher nos tympans mutilés.

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Gustave Courbet (1819-1877), L'Origine du Monde (1866), Musée d'Orsay, Paris.

Baudelaire agonise tandis que Courbet réinvente l’art du portrait. Parce qu’elle est on ne peut plus charnelle et anonyme, la vulve velue peinte par Courbet accède au mythe et porte en elle la plus métaphysique des révolutions. Le drap est ôté, mais nous ne voyons pas encore clairement.

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Giambattista Tiepolo (1696-1770), Allégorie avec Vénus et le Temps (1754-1758), National Gallery, Londres.

C’est là l’un des secrets que Tiepolo dévoile. Vénus et le Temps sont les seuls amants véritables. La Beauté appelle le Savoir ; la Sagesse chenue et brune aime à caresser la peau blanche des apparences. Quand il se tient devant la Beauté, le Temps devient intense et profus. Tous les dons sont à prévoir.

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Carpaccio

 

Vittore Carpaccio (1460?-1526?), Saint Augustin (v.1502), Scuola degli Schiavoni, Venise.

 

Carpaccio ne peint pas seulement l’homme, il peint l’instant. Ceux qui lisent et écrivent se trouvent informés de l’éternel. De ce qui vaut à l’aune de l’éternel. Il est des studioli où tout se joue de ce qui compte. Le Temps a ses galeries que les taupes instantanéistes méconnaissent.

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Giambattista Tiepolo (1696-1770), Scherzo aux hiboux.

Qu’est-ce que le génie? Le génie consiste à voir ce qui se tient là, sous nos yeux, mais que nous ne voyons pas. Nous sommes passés pendant plus de deux siècles devant les fresques de Tiepolo et tous nous avons vu les mêmes éléments, les mêmes qualités ou les mêmes défauts. Le rose Tiepolo, de Roberto Calasso, est une oeuvre de justice. Grâce à elle, désormais, l’on voit.

Qui tourne et médite autour de la pierre écrite? Des oiseaux de nuit réunis en plein jour. Les seuls colloques qui importent se déroulent loin de tout ce que l’on croit et cependant devant nous.

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Claude Lorrain (1600-1682), Port de mer au soleil couchant (1639), Musée du Louvre, Paris.

 

Lorrain formule cette question : à quelle heure convient-il de partir? Le jour qui meurt et le jour qui naît sont-ils si différents? Et que promet cette lumière rase qui appelle? Est-on si sûr que le monde dont elle murmure le nom vaut plus que la ville que l’on quitte? Les humains s’agitent, mais décident peu.

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Le Tintoret

 

Le Tintoret (1518-1594), Dernière Cène (1565), San Trovaso, Venise.

 

Tintoret voit tant de choses. Il ne multiplie pas les cènes sans raison. La table ouvre, et le vin. Tintoret cite, réécrit et fait signe. L’invisible converse même étrangement là où on ne lui prête guère attention.

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