Parue, il y a deux mois environ, sous la forme d’un numéro double, la dernière livraison de L’Étrangère est intégralement consacrée à la théorie et à la poétique du fragment.
Au-delà des textes et de l’introduction des maîtres d’oeuvre du volume, Pierre-Yves Soucy et Olivier Schefer, le lecteur pourra y découvrir, comme à l’accoutumée dans cette belle revue de résistance aux modes et tropismes de l’instantané, une bonne demi-douzaine d’explorations libres de cette forme littéraire, « jeune »encore, diront certains, « déjà datée », affirmeront d’autres. Il n’est que de lire la contribution déroutante et passionnante de Victor Martinez pour se rendre compte que nous n’avons, tout simplement, pas encore sérieusement commencé de méditer la question.
L’Étrangère ne cherche ni à convaincre ni à former des coteries. Elle assume une position devenue rare : elle pense et réunit les essais et les textes de création les plus divers, sinon d’opinions divergentes. Elle ne joue pas la carte de la simplification ou de l’étiquetage, mais ne cesse d’ouvrir le réel et ses formulations à leur essentielle complexité. Toutes les revues ne sont pas mortes, toutes ne ronronnent pas dans le même sens ou ne courent pas pour une écurie ou un propriétaire. De cela, il faut savoir gré à Pierre-Yves Soucy et à tous les collaborateurs de cet espace de liberté de parole assez peu commun.
Ajoutons brièvement que l’on trouvera dans ce dernier numéro une suite de Christophe Van Rossom intitulée Fractales, également disponible à la lecture sur ce site.
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