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Posts Tagged ‘Charités’

L’Hadès n’est pas mon lieu de résidence favori. Dante ni Rimbaud ne se complaisent en enfer. Avec quelques entorses, le premier s’y instruit du mal à quoi opposer tout son être et cherche le secret du trasumanare ; le second y rumine sa vie avec une lucidité nouvelle non sans songer toujours à quelque illumination. Giacomo Casanova s’est échappé des Plombs, ainsi qu’il l’avait annoncé. Le corps dispose d’insoupçonnées ressources. La grande santé existe. L’une des expériences du Grand Jeu mérite d’être traversée. Il en va d’une plus grande connaissance de la Nuit. Le néant qu’il y a de l’autre côté enseigne des voies insoupçonnées. Daumal comme Roger Gilbert-Lecomte formulent en une splendeur obscure leurs expériences. J’ai sous les yeux leur Zohar sauvage. Ô Tao de Mars, je reviens bientôt à lire, à écrire et à parler. À me battre. Le moucheron mousquetaire y travaille. Je recommence, dans une difficulté accrue, et je ne tiens pas quitte à mes maux, comme à mes ennemis, d’entraver mes engagements ou mes promesses. Ils en voient, ils en verront, de toutes les couleurs avec moi, mais ils sont tenaces, du moins le croient-ils, bien au-delà des deux coups de sabre, l’un noir, l’autre blanc, qui m’ont déchiré le dos. Je veux dire à ceux que j’aime, à ceux que j’honore et à tous ceux dont je suis le débiteur, que l’oubli n’est pas mon fort. Je reviens. Pardonnez mon silence et croyez bien qu’il n’est ni vide ni muet. J’aperçois déjà quelques lampes qui s’allument. Les Dévas, les Charités sont présentes. La fortuna peut être « pliée », oui Machiavel, pourvu que nous lui échangions une part de notre virtù. Philippe a raison, en tous points. J’ajoute qu’il faut toujours lancer les dés.

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Matin pris en pleine gueule, dans le bouillon de la migraine qui détricote le regard et matraque la concentration. Lumière de poignard dans les yeux. Hallucinations olfactives. Avec les rêves étranges, là, qui parlent encore et exigent que l’on revienne à eux. Éveil mauvais. Deux heures désormais pour m’extraire de la gangue dure des drogues sans lesquelles je ne puis dormir. Et puis c’est la nuque qui vocifère ses quatre vérités arthritiques, et mon bras qui se refuse désormais à toute innocence, et cette cinquième lombaire qui irradie sa décrépitude douloureuse.

Je viens à toi, ô jour, parce que sur cette planète quelques Rares le méritent ; parce que la Beauté est rien moins qu’un mot vide. Je viens à toi parce qu’il y a lieu de poursuivre le combat, dans l’écart. Je viens à toi pour continuer de rencontrer le Temps, ma gnose demeurerait-elle sans écho.

Je viens à toi, ô nuit dans le jour et jour dans la nuit, pour honorer sans fin la caresse des Charités.

 

© Christophe Van Rossom, Armes & bagages, à paraître.

 

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