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Posts Tagged ‘André du Bouchet’

Michel Lambiotte, De plus loin encore, suivi de En compagnie d’un ami, postface de Fernand Verhesen, Le Taillis Pré, Châtelineau, 2003.

Auteur d’une œuvre qui compte à ce jour une quinzaine de volumes, Michel Lambiotte est assurément l’un de nos poètes les plus exigeants. Discret, il a même souhaité poser la plume, à l’exception d’un livre paru en 1981, pendant plus de quatre décennies. Or, force est de constater que, depuis une bonne demi-douzaine d’années, il est bien revenu à son travail sur les mots avec de nouveaux recueils1 dont il y a peut-être lieu, au moment où Yves Namur fait paraître De plus loin encore, son dernier livre à ce jour, de considérer les enjeux esthétiques et ontologiques, sinon métaphysiques avec attention.

Dans le voisinage d’un André du Bouchet ou d’un Jacques Dupin, à l’évidence familière de l’ombre portée par les hautes figures déchiquetées de Giacometti, Lambiotte élabore un espace littéraire en permanente tension. Le poème ici est surtout poème du poème. Ainsi que l’écrit Verhesen, il est “ expérience au sein même de l’écriture, et dans son cours comme dans son décours sans que l’un ou l’autre épuise jamais sa genèse. Pensante d’elle-même, cette écriture à la fois se reflète et se prononce. ” Qu’est-ce à dire ? Eh bien, avant tout, qu’on a affaire à ce que l’on pourrait dire un méta-poème. Un texte ayant établi son aire, par delà le surgissement des contraires, dans les interstices ou les intervalles. Entre le silence et la parole. Entre le proche et le lointain. Entre absence et présence. Entre lumière et obscurité. (suite…)

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Christophe Van Rossom prononcera une conférence intitulée

La neige piétinée est la seule rose 

Présence d’Yves Bonnefoy

Ici ou là

Une flaque encore, trouée

Par un brandon de la beauté en cendres. 

La vie errante (1993)

Dès les années 50, avec la publication de Du mouvement et de l’immobilité de Douve (1953), puis de Hier régnant désert (1958), le regard critique ne s’y est pas trompé : une grande conscience poétique était née. Quelques-uns avaient déjà remarqué ce jeune homme, de petite taille, mathématicien de formation, à la voix rocailleuse et à l’intelligence affûtée. Il avait lu très attentivement Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé, fréquenté André Breton et l’atelier d’Alberto Giacometti. Il connaissait l’art italien comme personne et traduisait déjà Shakespeare. Il voyageait. Bientôt, il enseignerait et prononcerait de mémorables conférences partout dans le monde, fondant par ailleurs en 1966, avec Michel Leiris, André du Bouchet, Paul Celan et Louis-René des Forêts, une des plus prestigieuses revues du XXème siècle : L’Éphémère. Il deviendrait aussi, en 1981, titulaire d’une chaire de poétique comparée au Collège de France. (suite…)

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Il n’est de poésie qui vaille que du Nom exact.

Le Nom exact d’Etre est Chance.

C’est calomnier la chance d’être que se plaindre.

Fasse taire, oiseau de malheur, la calomnie née de ta fatigue,

Ou de quelque méprise superficielle.

Etre est Beauté.

Il n’est de gloire qu’à Saluer.


« Une pensée n’est juste, comme on dit qu’une voix est juste, que si elle est un chant. », estimait Roger Munier.

Saluée dès les premiers livres par des voix aussi diverses que celles de Roland Barthes, Louis-René des Forêts, Jean-Luc Nancy, André du Bouchet, Pierre Bergounioux, Mathieu Bénezet ou Michel Foucault, l’œuvre poétique de Jean-Paul Michel – à la fois pensée comme chant et chant comme pensée, pour employer une formule avec laquelle il définit la poésie de Hölderlin – le prouve avec éclat. Qu’elle ait suscité l’intérêt de philosophes autant que de poètes ou de prosateurs n’est donc pas fortuit.

Aujourd’hui, alors qu’elle couvre déjà pas moins de trois décennies, et que viennent de paraître à quelques années d’intervalle Bonté seconde, un cahier d’hommages, d’entretiens et d’inédits dirigé par Tristan Hordé à l’enseigne de Joseph K, mais surtout, chez Flammarion, Le plus réel est ce hasard, et ce feu et de Défends-toi, Beauté violente ! qui rassemblent l’essentiel de sa poésie jusqu’en 2000, un regard d’ensemble sur le massif qu’elle constitue est donc désormais pleinement possible. (suite…)

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