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Archive for 30 octobre 2013

Offrande

Aux mânes de Corax.

À Xénophane, seigneur des solutions improbables. Nous cuirons les anguilles dans l’eau froide, oui, mon maître.

Au rire de Démocrite devant la crasse, les crânes et les carcasses, les robes, les bijoux et les parfums. À sa barbe hirsute aux marges des remparts d’Abdère. Au vide, qu’il voit. Aux atomes, qui l’enchantent.

À la violence aristocratique du verbe d’Eschyle ; à ses arrêts ; à la sainte terreur qui préside. Je rends grâce à la parole imprécatoire. Peut-être les éphémères ne méritaient-ils pas le feu, en effet. Mais méritaient-ils la sanction de l’espoir ? (suite…)

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Jouer avec les mots n’est pas se jouer de leur sens.

Au nihilisme violent, souvent sans nuances, de l’anarchiste, je préfèrerai toujours de loin l’horizon joyeusement désespéré du libertaire. L’élan libertin, l’effort toujours recommencé ont une saveur que ne connaîtra jamais la passion destructrice. Une rose trempée dans du vin est plus délectable qu’un bâton de dynamite. Il ne s’agit pas de transiger et encore moins de se résigner. Le style est une éthique. Le rire a des vertus, des degrés, des couleurs, que le ricanement lamine aussitôt. Pour répondre aux malédictions du labyrinthe, le libertaire invente des échappatoires cependant que l’anarchiste ne vocifère que ce mot : « Incendie! Incendie! » Peut-être aussi faut-il laisser les damnés profiter des bienfaits de l’enfer et du commerce avec les démons. Nous ne sommes pas coupables, nous refusons d’être victimes. L’adverbe que nous prisons est autrement.
Le passé est une cache d’armes.
La Gnose, un projet d’avenir.
En nous se dissimulent toutes les réponses.
Ne te quaesiueris extra.

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Extrait de Sur la justice[1], d’Épiphane, fils de Carpocrate

 

En quoi consiste la Justice ? En une communauté d’égalités. Un ciel commun se déploie sur nos têtes et recouvre la terre entière de son immensité, une même nuit révèle à tous indistinctement ses étoiles, un même soleil, père de la nuit et engendreur du jour, brille dans le ciel pour tous les hommes également. Il est commun à tous, riches ou mendiants, rois ou sujets, sages ou fous, hommes libres ou esclaves. Dieu lui fait déverser sa lumière pour tous les êtres de ce monde afin qu’il soit un bien commun à tous : qui oserait vouloir s’approprier la lumière du soleil ? Ne fait-il pas pousser les plantes pour le profit commun de tous les animaux ? Ne répartit-il pas également entre tous ? Il ne fait pas croître les plantes pour tel ou tel bœuf mais pour l’espèce des bœufs, pour tel ou tel porc mais pour tous les porcs, pour telle ou telle brebis mais pour toutes les brebis. La justice, pour les animaux, est un bien qu’ils possèdent en commun. (suite…)

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