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Posts Tagged ‘Patrick Mauriès’

Fractales

Tout est comme un papyrus déchiré, un fragment : l’espace vide troisième dimension – et ce qui reste d’une éloquence, une force, à faire trembler.

 

Cristina Campo[1]

 

Criez court et vous serez peut-être secourus…

          Georges Henein[2]

I

Mais seulement les atomes, et le vide entre les atomes, affirmait Démocrite.

Ce que nous imaginons constituer une surface plane ou une sphère sans aspérités ni béances, à la lumière physique relève d’une galaxie composée de milliers d’astres et de planètes, séparés par des milliers, des millions, des milliards de kilomètres. Fragments de matière et peut-être de vie, sans lien entre eux sinon le vide cosmique qui les sépare.

Nulle étoile ne scintille sans la nuit.

Le blanc joue avec les phrases qui composent le fragment.

Les phrases sauvent. Les phrases rendent à la vie. (suite…)

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« J’ai oublié comment je fus amené, il y a une quinzaine d’années, à rencontrer la figure gracile du comte malfaisant ; je choisis d’oublier aussi tous les livres lus et annotés au cours des années ; je laisse se perdre l’énergie, les espoirs, les possibles surgis au carrefour des lectures et des idées ; qu’un autre écrive les Rochesteriana du moment ou la pondéreuse biographie « scientifique » de la décennie ; je me contenterai de quelques lacunes, d’un découpage hasardeux et gratuit, de retracer les épisodes majeurs, une suite de dissonances, des réparties, des trouvailles lumineuses que me dit immédiatement le nom de Rochester avec ses tonalités de désespoir et de légèreté, son indifférence souveraine, ses arrogances et ses lâchetés, son goût de la dispersion et de l’oubli, sa fascination pour les corps, son amour du plaisir, son intelligence du réel, sa certitude du non-sens profond de l’existence et son souci en toutes choses de garder les distances. »

 

Patrick Mauriès,

Le méchant comte (1992)

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« … parfois les pensées d’autres personnes se mêlaient à ses délibérations, mais cela provenait plutôt de l’impression qu’elles lui laissaient lors de ses lectures, en quoi celles-ci lui faisaient retour sur lui sous forme de sa propre pensée »

Gilbert Burnet,

cité et traduit par

Patrick Mauriès

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« Se cherchant une lignée, Savinio parle de « la pensée colimaçonnée » commune à Lucien, Voltaire (étrangement), Leopardi et lui-même… Coleridge disait de Sir Thomas Browne qu’il avait « a brain with a twist »… J’aime l’idée de ces circonvolutions cérébrales, si contraire à la mythologie de la clarté dans laquelle nous baignons, alibi de la paresse d’esprit et d’une idéologie crasseuse. »

Patrick Mauriès

Fragments d’une forêt : Disparates, I (2013)

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