Marcel Moreau est mort ce samedi 4 avril 2020, dans un EHPAD, à Bobigny. Du coronavirus, écrit-on dans la presse. Il était mon ami. Beaucoup écrit sur lui, sur ses livres, sur son verbe. Les circonstances sont telles que je n’aurai pu le voir une dernière fois. On ne sait jamais quand on embrasse pour la dernière fois qui l’on aime. Ses obsèques seront très esseulées. Un caveau l’attend au Père Lachaise. La citation qui figurera sur sa tombe est sublime. Normal : c’est lui qui l’avait composée à cette intention : « Je suis heureux pour la première fois de ma mort. »
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Bal dans la tête
Posted in Alliés substantiels, Au fil des jours, tagged Bal dans la tête, Marcel Moreau, mort on 4 avril 2020| Leave a Comment »
Deux ans que Jacques Cels nous manque, à nous qui l’avons connu sans deviner l’exil terrible qu’il dissimula avant de le convertir en destin
Posted in Arsenal, tagged Andreï Tarkovski, art, âme, bien, idéologie, Jacques Cels, mort on 28 février 2020| Leave a Comment »
« La fonction de l’art n’est pas, comme le croient même certains artistes, d’imposer des idées ou de servir d’exemple. Elle est de préparer l’homme à sa mort, de labourer et d’irriguer son âme, et de la rendre capable de se retourner vers le bien. »
Andreï Tarkovski
Mauvaise pensée
Posted in Macles, Mauvaises pensées, tagged Abdère, absence, absurdité, adulescence, ambition, angustia, apathie, Armes & bagages, éparpillement, Baudelaire, Bêtise, bruit, brutalité, civilisation, compromis, compulsion, confraternité, conscience, continent où la folie rôde, délire fasciste, Démocrite, déréalisation, désolidarisation, destruction, douleur, effondrement, Fable, fatigue, faux-semblants, folie, grossièreté, Hippocrate, illusion, imposture, imprécation, inversion généralisée des valeurs, isolé, La Fontaine, lâcheté, lecture, lettré, liberté, monde perdu, Montaigne, mort, musique, néolithique, Nietzsche, non, pacte, Paradis, parasites, peinture, peur, portes, raison, reproduction, sauvagerie, séparation, sexualité, Société, sordidité, soumission, sournoiserie, terre gaste, tyrannie, vertige du vide, vice, vieux homme, vulgarité on 14 novembre 2019| Leave a Comment »
D’un côté, la Folie siffle, la Mort sifflote de l’autre.
S’éloigner de ce monde flasque dont la protéiforme et rhizomateuse veulerie rend malade. Oublier quelques heures ce monde vulgaire, obsédé, brutal, implacable, redevenu sauvagement néolithique.
Quelles portes ma lâcheté me laisse-t-elle? Y en a-t-il? Oui, je le crois.
Je lis ; je m’efforce de laisser de la place à la musique pour m’irriguer tout entier ; je contemple des tableaux. Je ferme les yeux, me donnant pour tâche d’aller là où je deviens inaccessible. Je songe au Paradis, je le caresse du bout des doigts.
Mais force est de constater que j’achève mon existence dans un monde perdu. Lettré, je me trouve sans plus personne à qui parler. J’ai des questions, peut-être l’une ou l’autre réponse, mais où trouver un interlocuteur véritable, ô Montaigne et vous, Charles Baudelaire, sous le signe douloureux de qui je vis et ressens de plus en plus?
Terre gaste, armures vides. Sordides intérêts ; parasites ; adulescence ; trottinettes. Parcs grillagés et fêtes frauduleuses qui offrent aux humains l’illusion de la gaieté, de la confraternité et des libertés supposément conquises. Je les vois se réjouir, vite, de crainte que la peur et le vertige du vide ne reviennent les envahir. Cela les tient-il chauds dans le néant glacé de ce monde? Oublient-ils la fatigue de leur corps et l’absence qui leur tient lieu de visage lorsque je les croise dans le métro?
– Je ne puis plus les comprendre : comment ne voient-ils pas les évidences noires?
Fenêtres qui ne s’ouvrent plus. Établissements dont les escaliers s’écroulent. Institutions insensées qui tètent nos heures libres ainsi qu’atroces et insatiables nourrissons. Absurdité labyrinthique des règlements, obscurité des priorités. Grossièreté généralisée, parfois devenue inconsciente. Démon de la reproduction irréfléchie. Compromis ineptes et pactes nauséabonds.
Effondrement. (suite…)
Les Saisons
Posted in Macles, Mauvaises pensées, tagged "Endless pleasure", Amarone, andante, atome, Attente, audace, automne, avachissement, avachissements, été, Bournisien, Brigitte, Catherine, Cléopâtre, compromis, confins, conversion, Danielle de Niese, Démocrite, Fanny, goule, Haendel, hiver, Homais, levure, liche, lisière, lisières, maria-grazia, Mireille, monica, mort, mouches, mouchettes, néant, obsèques, pain, printemps, Rêve, saisons, Semele, Sophia, spectre, Tribulat Bonhommet, Vide, Ħal Saflieni on 2 novembre 2019| Leave a Comment »
Depuis quelque temps, jusqu’à un moment avancé dans l’automne, il me semble apercevoir des mouchettes partout où je m’installe. Je suis couché : elles gênent ma lecture. Tandis que je suis à table, à boire un verre, à écrire, à manger, deux ou trois de ces gêneuses ne manquent jamais à l’appel. Stigmates d’une météorologie qui s’affole, ou hiéroglyphes d’un arrêt à venir.
À l’image, oui, d’un préambule aux mouches vertes et bleues qui, venu l’hiver, vrombiront au-dessus de ma dépouille – goguenarde, chantante, bavarde. Et tombent les grêlons, sur la tête des goules, des spectres et des liches, venus davantage pour s’assurer que tout est bien consommé et que la bête ne nuira plus, que pour la pleurer, la regretter et offrir au trou béant une rose trempée dans du vin. – Pour l’occasion, un grand Amarone, disons, par un ami aux amis rares proposé. (suite…)
Ce 23 février prochain, à midi, hommage sera rendu à Jacques Cels, à la librairie Quartiers latins…
Posted in Alliés substantiels, Au fil des jours, tagged architecture, athéisme, Émilie Pothion, écriture, élitisme, épicurisme, éthique, éthqiue, bonheur, Christophe Van Rossom, critique littéraire, décès de Jacques Cels, dignité, disponibilité, esthétique, Fenêtre musicale dans une cour, gai savoir, générosité, introspection, Italie, Jacques Cels, Jacques De Decker, Jacques Lemaire, Jardin, Jean-Paul Goux, justesse, Justice, Le Cloître de sable, littérature, loyauté, lucidité, lumière, Michel Vanden Bossche, mort, nouvelliste, ombre, Pieter de Hooch, René Char, romancier, singularité, songe, Théâtre on 10 février 2019| Leave a Comment »
Jacques Cels, passeur de lumières
(1956-2018)
Fête musicale dans une cour (1677), de Pieter de Hooch (National Gallery, Londres)
Table ronde réunissant Michel Vanden Bossche, Jean-Paul Goux, Jacques De Decker et Christophe Van Rossom.
Lectures d’Émilie Pothion
« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament. »
René Char
Un écrivain rare autant que singulier nous a quittés voici un an déjà. Lors de ses obsèques, nombre de ses amis et de ses admirateurs étaient là. Michel Vanden Bossche et Jean-Paul Goux ne purent s’exprimer alors. Jacques De Decker rappela la pureté, la rareté et l’originalité de son œuvre, tout en en soulignant la diversité. Comme d’autres orateurs, à l’instar de Jacques Lemaire, il insista sur l’éthique de Cels : sa générosité, sa disponibilité, sa faculté de travailler au service des autres – à commencer par ses élèves, auxquels il aura transmis son gai savoir durant quarante ans. Une éthique de la loyauté, de la dignité et de la justice, qui s’ourlait d’un humour qui n’appartenait qu’à lui, et qui s’enchâssait dans une véritable approche esthétique de tous les aspects de l’existence. Discret, sélectif, Cels était un athée épicurien et rêveur ; il aimait la lumière, celle d’Italie, surtout ; il fut aussi cette écriture bleue, fluide, coulée qui souhaitait embrasser l’épars afin de l’ordonner au sein d’une architecture elle-même pensée à chaque instant – un jardin où l’on se sentît, au moins un instant, à sa place. Un cloître de sable, en somme. Vigilant, capable de s’exprimer ou d’écrire sur les sujets les plus variés, critique, dramaturge, nouvelliste et romancier, Jacques Cels fut avant tout un militant actif du bonheur. Je veux dire d’un bonheur qui chaque jour se bâtit, à proportion du travail que l’on investit dans cette tâche. Un bonheur lucide, donc, averti des ombres qui menacent, et avant tout de celles qui hantent nos êtres propres.
Le combat se mène partout, tout le temps, sur tous les fronts…
Posted in Arsenal, Nulla dies sine linea, Théâtre, tagged Amy Farrah Fowler, athée, « Comment allez-vous? », Big Bang Theory, contre-société, déclin, entropie, hébétude, imagination, intégrité, logique, matérialiste, Mayim Bialik, mise en abîme existentielle, mort, neurosciences, ruines de la civilisation on 30 octobre 2019| Leave a Comment »
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